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FED : pas d’éclaircie pour le moment !

L’incertitude sur l’avenir économique de la planète, reflétée dernièrement par les niveaux de volatilités importants et l’absence de sens des marchés, n’est toujours pas levée.

En effet au cours de ces deux derniers jours s’est tenue la réunion de politique monétaire de la FED, le FOMC (ou Federal Open Market Comittee), très attendue par le marché qui espérait avoir un peu plus de visibilité sur l’orientation de l’économie (Cf. Point Hebdomadaire du 11/09/2015). Le marché s’attendait soit à une hausse des taux directeurs soit à leurs maintiens mais avec un discours Hawkish[1], qui annoncerait une action d’ici la fin de l’année. Or, la FED a décidé de ne pas prendre de risque hier soir en gardant les taux directeurs inchangés à 0.25% et avec un discours, tenu par Janet Yellen, qui avait clairement une orientation accommodante (Dovish[2]). La rechute des anticipations d’inflation courant août a été déterminante dans le choix de ne rien faire.

La présidente de la FED a indiqué que les membres de l’institution restent confiants sur la croissance américaine robuste (avec des prévisions relevées de 1.9% à 2.1% pour 2015) ainsi que sur la poursuite de la bonne dynamique du marché du travail avec un taux de chômage cible revu à la baisse. En revanche, les prévisions d’inflation ont été révisées à la baisse pour tenir compte de la rechute du cours du baril de pétrole et du marché chinois de cet été, ainsi que des effets durables de la remontée plus forte qu’attendue du taux de change effectif du dollar. Elle a ainsi tenu à rassurer le marché sur la bonne santé de l’économie américaine mais l’écartement de la cible d’inflation de 2% due à la mauvaise conjoncture mondiale a contraint l’institution monétaire américaine à ne pas agir. Les facteurs de risque pointés lors de la conférence de presse sont :

  • le risque d’atterrissage brutal en Chine, qui peine à soutenir son marché.
  • la baisse des cours des matières premières, dont notamment le pétrole, qui grignote les perspectives d’inflation alors qu’elle été pourtant interprétée au départ comme un catalyseur de la consommation interne aux Etats-Unis.
  • l’effondrement des devises émergentes en anticipation de la décision de la FED. Depuis qu’il a commencé à se renforcer par rapport aux autres monnaies à la fin de l’été dernier, les flux de capitaux se sont globalement inversés, fuyant la Chine et les marchés émergents. Les matières premières et le commerce mondial se sont effondrés en conséquence de cette fuite de capital hors des marchés émergents vers les actifs libellés en dollars.

La non-action de la FED à l’issue de la réunion de politique monétaire de septembre a relevé les doutes sur la possibilité du pays à sortir de sa spirale infernale des quantitatives easing. D’ailleurs, l’idée de passer les taux directeurs en territoire négatif ou d’un QE4 a émergé au sein même du FOMC.

Les politiques monétaires accommodantes (QE, taux zéro…) ne peuvent pas être arrêtées du jour au lendemain comme en témoignent ces derniers évènements ainsi que la situation au Japon qui en est à son 11ème programme accommodant (en comptant les augmentations comme un nouveau QE). Car si les chiffres économiques des Etats-Unis sont correct (plein emploi, croissance solide…), il ne devrait y avoir aucun problème à relever les taux, surtout pour 0.25% !

Benjamin Chiche
Assistant de gestion

[1] Hawkish ou Faucon : partisan de la manière forte, par opposition à colombe.
[2] Dovish ou Colombe : partisan de la paix, d’une attitude de conciliation, de détente.

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