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L’élection de Donald Trump le 8 novembre avait généré une véritable euphorie sur les marchés actions, basée sur des promesses de relance budgétaire devant doper la croissance des Etats-Unis. Depuis, le S&P 500 s’est envolé de plus de 10%. Son premier discours devant le Congrès survenu dans la nuit de mardi à mercredi était très attendu. Le risque était grand si le nouveau président ne confirmait pas son programme, tant les attentes étaient élevées. Celui-ci ne semble toutefois pas avoir déçu en réitérant toutes les mesures phares qui avaient fait bondir les marchés financiers et en projetant une image plus présidentielle. Néanmoins, aucun détail n’a été donné sur le financement de ses projets. Trop peu pour altérer l’optimisme des investisseurs… 

Une reprise des grands thèmes de sa campagne

Lors de son allocution face au Congrès, Donald Trump a présenté un agenda politique sans surprise. Il a confirmé que les priorités de la nouvelle administration étaient :

  • La refonte de l’Obamacare afin d’en réduire le coût et d’en améliorer l’efficacité. Il souhaite une plus grande flexibilité pour les Américains pour choisir leur assurance ainsi qu’une réduction rapide des frais médicaux ;
  • La baisse des impôts ; Donald Trump a promis de diminuer de « manière massive les impôts pour la classe moyenne ». Du côté des entreprises, il a réaffirmé que son équipe était « en train de préparer une réforme fiscale historique qui réduira le montant des impôts des entreprises pour qu’elles puissent concurrencer n’importe qui et prospérer n’importe où ».
  • Un plan de relance dans les infrastructures confirmé à 1000 milliards de dollar sans donner de précisions sur la nature des travaux et les types de partenariat, ni sur son financement ;
  • La lutte contre l’immigration. Une immigration « au mérite » calquée sur les exemples canadien ou australien. C’est un point rassurant car une fermeture totale à l’immigration aurait accentué la pénurie de main d’œuvre sur le marché du travail et probablement provoqué des tensions ;
  • Donald Trump a par ailleurs confirmé qu’il voulait déréguler l’économie, construire un mur à la frontière mexicaine et augmenter les dépenses militaires des Etats-Unis. A l’inverse, il ne s’est pas prononcé sur la controversée taxe sur les importations, ce qui pourrait signaler qu’il hésite désormais à mettre en œuvre ce projet qui inquiète les partenaires commerciaux des Etats-Unis ainsi que de nombreux chefs d’entreprise.

Un manque de détails sur les modalités qui n’inquiète pas les marchés actions  

Le programme de relance budgétaire a été confirmé mais les modalités de financement restent floues, ce qui présage de longues négociations au Congrès pour aboutir à des réformes concrètes. L’absence de détail et de calendrier démontre bien la complexité pour une action rapide. Les effets sur la croissance devraient donc être limités pour 2017.

Pour autant, les marchés ont réagi positivement aux propos de Donald Trump ; l’Euro Stoxx 50 NR a par exemple grimpé de 2.13% le lendemain du discours. Les investisseurs sont rassurés. La « machine est en marche » et la relance promise par le nouveau président aura bien lieu. La croissance américaine est par ailleurs déjà en accélération avec des effets positifs sur l’emploi et l’inflation. Les statistiques du jour ont confirmé cette tendance, avec un taux d’inflation PCE cœur qui reste stable à 1.7% sur un an (proche de la cible de 2%) et un indice ISM manufacturier qui s’accélère en février (57.7 vs 56 en janvier).

La Fed pourrait donc être en mesure de poursuivre son resserrement monétaire cette année. La probabilité d’une hausse des taux dès le mois de mars a bondi de 50 à 80% après l’allocution de D Trump au Congrès. Les marchés financiers intègrent dorénavant un scénario à 3 hausses de taux directeurs en 2017 contre seulement 2 voire 1 auparavant. Cela illustre bien que les intervenants estiment que le programme de M. Trump sera synonyme de croissance et d’inflation. Janet Yellen devrait donc, comme elle l’a annoncé, accompagner les actions du Président américain en relevant prochainement les taux de la Fed. Le rendement des taux longs américains a d’ailleurs anticipé et grimpé de 2.34% à 2.45% mercredi.


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