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Depuis le début d’année, l’euro s’est apprécié de 14% par rapport au dollar, dépassant la barre des 1.20 dollar le 29 août, un niveau plus atteint depuis plus de deux ans et demi. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette évolution, tant du côté de l’euro que du dollar. Cette forte hausse de la monnaie unique est suivie de près par les marchés financiers ; elle pénalise les grandes sociétés exportatrices (perte de compétitivité et baisse des marges car les ventes en dollar rapportent moins d’euros) et donc les principaux indices boursiers en Europe.

Une hausse liée à l’amélioration de la situation politique et économique en zone euro

L’appréciation de l’euro par rapport au dollar et aux autres devises est liée à plusieurs raisons. L’euro a dans un premier temps fortement progressé lors de la dissipation des risques politiques avec l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la France. La montée du populisme laissait en effet craindre une victoire des parties extrêmes qui aurait pu entrainer l’éclatement de la zone euro. La monnaie unique a également été soutenue par un ensemble de bons indicateurs économiques qui ont confirmé la dynamique favorable de la croissance en zone euro (hausse des PMI laissant présager d’une accélération de la croissance, indice ESI du sentiment économique au plus haut depuis plus de 10 ans etc…), ainsi que par de bons résultats trimestriels des sociétés européennes.

Cette amélioration des fondamentaux économiques pourrait permettre à la BCE d’entamer la normalisation de sa politique monétaire et de poursuivre dans un premier temps la réduction de son programme de rachat de dettes. En parallèle, les marchés doutent de la capacité de la Fed à augmenter ses taux au cours des prochains mois. Ces sentiments opposés sur les politiques monétaires des deux banques centrales contribuent à faire grimper l’euro par rapport au dollar, car les anticipations de différentiel de taux entrainent des flux de capitaux vers la zone euro. La réunion des banquiers centraux à Jackson Hole le 25 août n’a fait qu’accélérer cette tendance car Mario Draghi n’a montré aucune inquiétude sur la tendance de l’euro.

La hausse de l’euro est en partie due à la dépréciation du dollar

A l’inverse de la zone euro, les données macroéconomiques ont été plus mitigées aux Etats-Unis. Mais surtout le dollar semble pâtir d’un « effet Trump » négatif alors que ses réformes fiscales et économiques promises semblent difficile à faire passer et qu’il y a la menace d’un « shutdown » (fermeture des administrations fédérales à la suite d’un désaccord politique) comme les relations entre M. Trump et le Congrès rendent difficile un accord sur le plafond de la dette.

De manière générale, les critiques croissantes à l’égard du nouveau président font monter le risque politique aux Etats-Unis. Cela explique pourquoi l’euro a pris, du moins temporairement, le place du dollar comme monnaie refuge : c’est en effet l’euro qui s’est apprécié le plus lors des tensions avec la Corée du Nord à la fin du mois.

Faut-il s’attendre à une détente de l’euro ?

Le seuil des 1.20 dollar étant été atteint, il est possible d’observer quelques prises de bénéfices. Mais l’évolution de l’euro dollar à court terme dépendra principalement des propos de Mario Draghi le 7 septembre. Si la tendance de l’euro le contraint à repousser la réduction de son programme de rachat de dettes et par conséquent à décaler la remontée des taux en Europe, la monnaie devrait perdre du terrain. A l’inverse, la poursuite du « tapering » provoquera très probablement une nouvelle hausse de la monnaie unique….

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