bouton-article





24_06

Hier, jeudi 23 juin 2016, les britanniques ont voté pour la sortie du Royaume Uni de l’Europe. Le Brexit l’a emporté à 51.9% des voix.

24_06 txt

Les investisseurs avaient fait le pari hier d’un Bremain, du maintien du Royaume Uni dans l’Europe. L’annonce du Brexit ce matin a donc été vécue comme un choc sur les marchés financiers.

  • Le Nikkei a chuté de 8% alors que le yen remonte servant de valeur refuge, il a coté en dessous de 100 yens pour 1 dollar ce matin.
  • Les marchés actions ont ouvert en forte baisse (-8 à -10%) pour se redresser en séance (le CAC ne perd que 1,38% depuis vendredi dernier).
  • Les taux américains accusent une baisse de 27 pb à 1.47% pour les échéances à 10 ans, atteignant les points bas de 2012. Le taux allemand à 10 ans enregistre également une forte appréciation avec un plus bas historique à -0.17% lors de l’ouverture du marché ce matin.
  • La livre sterling est au plus bas depuis 30 ans en perdant d’un coup 9%, face au dollar, et l’euro s’est stabilisé à 1.09$/€ contre 1.14 la veille.
  • L’or a progressé de 5% à 1326$ l’once et le baril a baissé de 4% à 48$.

Il est impossible à l’heure actuelle de prévoir les conséquences économiques d’un tel choc, qui reste pour le moment un choc politique.

A court terme, et toujours au centre de l’échiquier, les Banques Centrales ont assuré qu’elles soutiendraient l’activité économique et ont déjà commencé à injecter de la liquidité sur les marchés. La Banque centrale anglaise annonce une enveloppe de 250 milliards de £ mais se trouve face au dilemme entre soutien de l’activité et limitation de la baisse de la livre sterling qui pourrait entrainer une hausse de l’inflation. La BCE doit faire face au potentiel risque de contagion du Brexit et à la perte de confiance des marchés. Quant à la FED, Mme Yellen devra repousser encore, certainement après l’été, le relèvement de ses taux directeurs.

Sur le long terme, les conséquences politiques du Brexit sont plus inquiétantes. Ce matin, Mr Cameron, qui s’est tiré une balle dans le pied en organisant ce référendum et qui a fortement « clivé » son pays, a annoncé sa démission. Il crée aussi une onde de choc et une forte incertitude sur l’avenir de son pays. Mais, c’est surtout l’avenir de l’Union européenne qui est en jeu, et qui risque de se manifester dans les résultats des élections à venir. En effet, le calendrier électoral européen est chargé. Les électeurs espagnols votent ce weekend, suite à l’échec de l’Espagne à former un gouvernement en mai dernier. En mars 2017 auront lieu les élections législatives aux Pays-Bas, en avril 2017 les élections présidentielles en France suivies des législatives en juin et enfin en octobre 2017 se tiendront les élections fédérales en Allemagne. Le Brexit aura sans aucun doute aussi un impact sur les résultats des élections présidentielles américaines en novembre prochain.

Le Brexit risque d’être le premier élément de déstabilisation de l’Europe en opposant activement les souverainistes et les pro-européens. En effet, l’Ecosse et l’Irlande du Nord sont en faveur de leur maintien au sein de l’Union européenne. L’Ecosse notamment avait déjà annoncé qu’un nouveau référendum aurait lieu en cas de Brexit afin de proclamer son indépendance et de se maintenir potentiellement dans l’UE. Il se pourrait que l’Irlande du Nord fasse de même. La Catalogne serait alors réaffirmée dans son choix d’indépendance envers l’Espagne. Pour éviter la défiance vis-à-vis de l’Union et de la zone euro, les grands états fondateurs vont devoir rapidement revoir leur copie sur l’organisation de l’unité européenne. La BCE, seule, ne dispose plus de moyens aujourd’hui pour rassurer et « garantir » l’avenir de l’Union européenne voire le maintien des marchés financiers sur des niveaux élevés.

PH_2016_06_17_Signature_2


Voir d'autres articles similaires

Perspectives 2023

Le retour de l’inflation sur des niveaux que l’on n’avait pas vus depuis une quarantaine d’années et la réaction des banques centrales (…)

LA SOCIÉTÉ
NOUS CONTACTER

contact@platinium-gestion.fr

+33 (0) 1 82 83 81 40