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Nous avons décidé de consacrer notre point hebdo à une très rapide illustration du pouvoir des Banques centrales.

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La 22 octobre Mario Draghi, le Gouverneur de la BCE avait anticipé sur ses confrères: il a assuré alors qu’il avait «la volonté et la capacité d’agir, si nécessaire», pour continuer à soutenir l’économie et contrer la menace déflationniste. La BCE va «réexaminer» sa politique monétaire lors de sa prochaine réunion, prévue le 3 décembre, a-t-il indiqué. Ce que le marché a immédiatement interprété comme une augmentation du QE dès le 3 décembre.

La semaine a été riche en actualités concernant les Banques centrales :

  • Mercredi 28, Janet YELLEN, Présidente de la FED, a énoncé trois points au travers d’un communiqué : (i) l’économie est en train de se développer à un rythme « modéré », 
(ii) la consommation et les dépenses d’investissements augmentent avec un «solide » taux de croissance
et (iii) le marché du travail est meilleur qu’au début de l’année. Le communiqué liste ensuite les éléments que la FED aimerait voir «s’améliorer » pour monter les taux « à son prochain meeting ». Le marché a instantanément pris cela pour l’annonce (tant attendue) de la hausse des taux américains dès le mois de décembre.
  • Jeudi 29 le Gouverneur de la Banque centrale de Suède (Risksbank) a indiqué qu’il augmenterait son programme de rachats obligataires de 65 milliards de couronnes pour le porter à un total de 200 milliards (21,4 milliards d’euros), s’employant ainsi à favoriser l’inflation et à restreindre les velléités de hausse de la monnaie nationale.
  • Vendredi 30 matin Haruhiko Kuroda, Gouverneur de la Banque centrale du Japon (BOJ) a quant à lui versé de l’eau froide sur les attentes des opérateurs en indiquant qu’il n’était pas nécessaire d’assouplir le QE japonais compte tenu de la robustesse de l’économie japonaise (ce qui est cependant démenti par l’intégralité des statistiques publiées).

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On doit retenir au mois quatre choses de ce qui s’est passé :

  • Pour l’instant, les principales banques centrales (BCE, FED, BOJ) ne sont pas passées à l’action, elles ont toutes conservé leurs munitions car elles savent que ces dernières ne sont pas réellement efficaces.
  • Le marché se contente pour l’instant de mots : « Mario Draghi a montré que son arme la plus puissante, ce sont les mots » a salué un des nombreux gérants[1] interrogés après l’intervention de Mario Draghi. Le problème c’est qu’à un moment les marchés ne se contenteront plus de mots.

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  • Les deux graphiques joints illustrent l’exceptionnelle capacité des banques centrales à anesthésier les marchés. Avant l’intervention de Mario Draghi le CAC est inerte : il monte sur la « bonne » nouvelle d’un QE potentiellement accru, gage d’un gonflement des actifs financiers. Il en est de même du marché américain qui se met à monter un jour après l’intervention de la présidente de la FED.
  • Les Banques centrales ont réussi à totalement pervertir les mécanismes économiques : même si le premier cours enseigné en finances de marché est que « quand les taux montent, ce n’est pas bon pour les actions », on constate que depuis que les banques centrales ont pris le pouvoir, quand les taux montent ça veut dire (citons encore un observateur boursier[1]) que « l’économie va trooooooop bien et que c’est troooooop cool parce que la croissance elle est partout et que tout va bien. »

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