Aujourd’hui, le consensus des gérants et des analystes s’intéresse à la synchronisation des mouvements cycliques. L’ascension de l’économie chinoise qui se rapproche de l’économie américaine et distance l’économie japonaise, donne désormais la tendance de fond. L’Europe participe à la tendance mais à un niveau limité compte de sa maturité. Dans ce cadre les incertitudes liées au futur statut du Royaume-Uni ne pèsent pas très lourd par rapport à l’intégration de l’ensemble des pays émergents et surtout de la Chine. 

Avec des taux de plus de 6%, la croissance chinoise assure le tiers de la croissance mondiale. Le taux de croissance soutenable des différentes zones s’articule plutôt autour de 2%, et le Japon se situe autour de 1%. Depuis les années 2000 le monde de l’économie a sensiblement évolué sous l’impulsion de la Chine. La croissance chinoise impressionne toujours mais les marchés restent très attentifs au ralentissement éventuel du rythme de cette croissance. En effet, si les taux de croissance diminuent, ils portent aussi sur des sommes cumulées qui ont, elles-mêmes, fortement progressé. En masse, selon les données de la Banque mondiale,  la croissance actuelle de l’ordre de 8/9 % en valeur est  supérieure (1050 milliards environ) à celle de quelque 12% des années 2000 (140 milliards de dollars). Elle dépasse celle des Etats-Unis (+5%) soit quelque 1000 milliards de dollars.

Ces données permettent de mesurer l’impact actuel d’une récession chinoise ; et plus encore d’une récession conjointe Etats-Unis/ Chine. Les marchés ont les yeux rivés sur les négociations en cours et à venir en Chinois et Américains. Il est clairqu’un accident entrainerait de gros problèmes de croissance, dont, probablement, une possible récession s’étalant dans les deux zones d’influence, zone dollar et zone asiatique.

Pour le moment, le pire n’étant jamais certain, les marchés jouent un accord qui interviendrait assez rapidement. Au-delà de cet accord diplomatique, que l’on espère adroitement présenté, la concurrence reprendra ses droits. Notamment sur la propriété intellectuelle. De même le « titre » de première économie mondiale fera l’objet d’une concurrence étalée dans le temps mais sévère. Le graphique ci-après montre que la Chine est déjà au bord d’une récession sérieuse. La question est : la robustesse de la croissance américaine  pourrait-elle compenser la fragilisation de l’économie chinoise ? Les deux pays très endettés donc très affaiblis, ont peu de marges de manœuvre. Un accord amiable doit être trouvé.

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