bouton-article

La réunion de la BCE le 8 juin s’est conclue sur un statu quo en termes de politiques monétaires. Toutefois, Mario Draghi est parvenu à acter l’amélioration des perspectives de croissance en zone euro et à modifier en conséquence sa communication. Le ton reste toutefois très accommodant. Quelles ont été les principales annonces ? Quel a été l’impact sur les marchés financiers notamment actions et de taux ?

 

La BCE opte comme convenu pour un statu quo monétaire

La Banque Centrale Européenne a laissé ses taux inchangés lors de sa dernière réunion. Ainsi, le taux de refinancement reste à 0,00%, le taux de facilité marginal à 0,25% et le taux de dépôt à -0,4%. Ces taux servent de référence pour déterminer le coût de l’argent et restent donc ultra accommodants. Elle a par ailleurs confirmé son programme de rachat d’actifs mensuel à 60 milliards d’euros et affirmé que celui-ci pourrait être amplifié ou prolongé si les perspectives pour la zone euro devenaient moins favorables. Ce programme est pour l’instant censé expirer en décembre 2017. Cette communication était essentielle pour ne pas opérer une sortie trop brutale du programme qui aurait entrainé de fortes perturbations sur les marchés financiers.

 

La BCE plus optimiste sur la conjoncture économique en Europe mais…

La BCE a maintenu ses taux inchangés mais a abandonné une référence habituelle importante à d’éventuelles nouvelles baisses des taux. Cette disparition préfigure un virage futur dans sa politique très accommodante. La BCE estime que les risques déflationnistes sont totalement dissipés et que la situation économique s’améliore Les prévisions de croissance économique ont d’ailleurs été revues à la hausse : à 1.9% en 2017, 1.8% en 2018 et 1.7% en 2019. Les « risques baissiers » l’emportaient jusqu’à présent mais le rapport de force a changé. Mario Draghi évoque désormais des risques « globalement équilibrés ».


… Prudente sur les perspectives d’inflation

La BCE se montre un peu plus pessimiste sur le front de l’inflation : les prévisions d’inflation ont été abaissées à 1.5% pour 2017 (contre 1.7% estimé en mars), puis 1.3% seulement en 2018 et 1.6% en 2019. L’inflation s’éloigne ainsi de l’objectif de stabilité des prix inférieur à, et proche de 2%. Cela renforce la nécessité de maintenir durablement une politique monétaire accommodante. Cette posture pourrait reporter la remontée des taux souverains tout en pesant sur la monnaie unique. Pendant le discours de Monsieur Draghi, les taux souverains ont d’ailleurs immédiatement corrigé : -5pb à 0.65% et -6bp à 2.16% pour les taux souverains 10 ans respectivement français et italiens. L’euro s’est pour sa part déprécié face au dollar de 1.124 à 1.121. Les marchés actions sont restés en revanche relativement stables.

Encore trop tôt pour que la BCE normalise sa politique monétaire

Même s’il est probable que M Draghi annonce en fin d’année un arrêt progressif des achats d’actifs à partir de 2018, une hausse de ses taux semble encore loin. En dépit d’une activité plus soutenue, la baisse du chômage est encore trop insuffisante pour que des tensions émergent sur le marché du travail. Il n’y a pas de hausses de salaires suffisamment fortes pour alimenter des pressions inflationnistes durables. Le maintien d’une politique monétaire accommodante semble donc encore indispensable…

Voir d'autres articles similaires

Perspectives 2023

Le retour de l’inflation sur des niveaux que l’on n’avait pas vus depuis une quarantaine d’années et la réaction des banques centrales (…)

LA SOCIÉTÉ
NOUS CONTACTER

contact@platinium-gestion.fr

+33 (0) 1 82 83 81 40