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Tout comme en 2015, les actions des Banques Centrales sont les principaux facteurs (avec le pétrole) influençant les marchés mondiaux. Au cours des derniers jours, deux ont agi comme prévu mais une a surpris tout le monde.

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Les réunions de politiques monétaires ont eu lieu cette semaine pour les États-Unis ainsi que pour le Japon après celle de la BCE en fin de semaine dernière.

En Europe, la politique monétaire n’a pas été modifiée. Cette stabilité était attendue. En effet, le mois dernier M. Draghi avait déjà annoncé un renforcement massif des mesures de son QE en place. Néanmoins lors de sa conférence de presse, le Président de la BCE a une fois de plus utilisé l’arme de la communication pour tenter de rassurer le marché.

Il a rappelé une fois de plus que la BCE pourrait accroitre ses interventions si les conditions financières devaient se détériorer de manière inattendue.

Des précisions ont été apportées concernant la capacité de la BCE à acheter 80 milliards d’Euros d’actifs par mois et notamment les conditions d’achat de dettes d’entreprises que l’institution va acquérir à partir du mois de juin. Les obligations éligibles doivent être libellées en euro, de notation d’au moins BBB- et de maturité comprise entre 6 mois et 30 ans. La BCE va maintenir un système de pondération dans le but de répartir le risque, avec une dimension « pays » par exemple.

La BCE a rappelé son indépendance après les critiques de nombreux dirigeants allemands. Ce point sera développé dans un prochain Flash stratégie.

Aux États-Unis, il n’y a pas eu de non plus de surprise. A l’image de son homologue européen, la Banque Centrale américaine est parvenue à maintenir ouvert le champ des possibles pour la prochaine réunion. Elle a anticipé dans son communiqué la faiblesse de la croissance américaine. Ce manque de vigueur de l’activité a été confirmé ultérieurement par la publication du chiffre du PIB du T1-2016 à +0.5% contre +0.7% attendu. Les dépenses des ménages n’ont pas accéléré autant qu’attendu mais la Fed a par avance relativisé cette déception en pointant le niveau élevé de confiance des consommateurs et surtout la hausse de leurs revenus. De manière très habile, elle est parvenue à laisser la plus grande incertitude sur ses décisions de juin et pourra utiliser la conjoncture américaine ou la situation internationale pour expliquer une hausse des taux ou un maintien des taux.

Au Japon, l’autorité monétaire, contre toute attente, a décidé de ne pas mettre en place de nouvelles mesures de soutien et souhaite voir désormais un relais de la part des politiques. Elle n’a modifié que marginalement sa politique monétaire en annonçant une aide modeste à la reconstruction post tremblement de terre et un possible prolongement du programme d’achat jusqu’en 2018.

Elle estime (et elle semble bien être la seule) que la santé de l’économie japonaise est meilleure qu’il n’y paraît et demande plus de temps pour évaluer l’impact des dernières mesures annoncées (comme le passage en taux négatifs sur les réserves excédentaires des banques). Ceci alors que le Gouvernement japonais semblait demander une nouvelle action de la part de sa Banque Centrale.

En ne faisant rien, elle a déçu et inquiété nombre d’intervenants qui anticipaient des mesures, avec un impact immédiat sur la parité du yen qui s’est renforcé de 3% face au dollar, et baissier sur les marchés actions (-3.6% sur le Nikkei), très corrélés à la devise. Il faut notamment rappeler que la dépréciation du Yen est un des principaux objectifs de la Banque Centrale.

En fait on semble arriver à un tournant. Est-ce que cette inaction de la BOJ est de la fine gestion ou est-ce le début de la prise de conscience de l’échec des politiques non conventionnelles ? L’avenir le dira.

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