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Japon : une balance des comptes courants inquiétante

Pour la première fois depuis ces données sont publiées (1985), la balance des comptes courants – qui résulte des échanges de biens et services, ainsi que des flux de revenus et de transferts courants entre un pays et le reste du monde – du pays sur un an est ressortie déficitaire.

Cette situation, inédite pour l’archipel, habitué à financer son déficit budgétaire colossal par une balance courante excédentaire (équivalent à 4 % du PIB jusqu’en 2012), risque d’entrainer de profonds bouleversements dans la structure de l’endettement public.

En effet, jusqu’à présent, en situation de créditeur vis-à-vis du reste du monde, le Japon n’avait aucun mal à financer l’augmentation continue de son endettement. A l’inverse, une balance négative doit être compensée par des emprunts auprès d’agents extérieurs. Ces derniers demandant une rémunération compensant le risque pesant sur la dette du pays (représentant 230 % du PIB), vont entrainer les taux obligataires de l’archipel à la hausse.

L’économie japonaise, au bord de l’asphyxie, n’étant pas en mesure de supporter une hausse du coût de l’endettement, la Banque Centrale n’aura probablement pas d’autre choix que d’augmenter son programme de rachat d’actifs mis en place début 2013, afin de se substituer aux investisseurs privés. La politique monétaire laxiste de la BoJ n’est pas prêt de s’inverser.

Balance des comptes courants au Japon (en bleu) et moyenne mobile sur 1 an (en noir)

Japon : une balance des comptes courants inquiétante


Les autres points clés de la semaine

La baisse des actifs les plus risqués (actions, obligations high yield, devises émergentes) se poursuit, sur fond de craintes géopolitiques, de publications de résultats décevantes et d’interrogations quant à la reprise en Europe. Les indices actions européens perdent ainsi plus de 10 % en deux mois.

Les données économiques en Europe sont très décevantes. Comme nous l’anticipions dans un précédent point hebdomadaire, la baisse de l’inflation se poursuit (0,40 % en juillet) et la croissance dans la zone euro au T2 risque de s’afficher inférieure aux anticipations. Le PIB italien sorti à -0,2 % contre +0,1 % attendu en est l’illustration.

Outre Atlantique, la situation est différente, puisque la vigueur des chiffres économiques fait craindre un resserrement de la politique monétaire (hausse des taux directeurs et réduction du bilan de la Banque Centrale) de la Fed plus rapide que prévu. L’arrêt de l’afflux de liquidités sur les marchés financiers constitue un facteur de risque de baisse pour les actions.

Aurélien Blandin
Gérant

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